Taux de glycémie faibles et élevées

Les fluctuations de la glycémie sous forme d'épisodes d'hypoglycémie légère et de valeurs de glycémie légèrement élevées sont fréquentes au cours de l'insulinothérapie. Mais pour pouvoir prévenir à temps un dérèglement de la glycémie, il est important de connaître les symptômes et options thérapeutiques pour y remédier.

Hypoglycémie - taux de sucre trop faible

La prévention des hypoglycémies est le plus grand défi lorsque l’on désire obtenir un niveau de glycémie qui se maintient au même niveau que les personnes ne vivant pas avec le diabète. Il faut tenir compte du fait qu’une hypoglycémie peut survenir très rapidement, en quelques minutes.

En cas d'excès d'insuline dans le sang, la glycémie chute et peut provoquer un épisode d'hypoglycémie. Les signes d'un épisode hypoglycémique peuvent être les suivants : 

  • tremblements
  • sueurs
  • palpitations
  • fringales
  • faiblesse
  • agitation

Il est important d’agir rapidement, dès les premiers signes d’hypoglycémie ou en cas d’hypoglycémie inférieure à 3,6 mmol/l, afin que la glycémie ne diminue pas encore plus.

Souvenez-vous : gardez votre calme, mangez un peu, puis mesurez votre glycémie ensuite.

  • Prenez aussitôt des sucres à action rapide (15 g de glucides) sous forme de glucose (disponible sous forme de comprimés, de sucre liquide ou de comprimés à croquer). Une boisson sucrée telle que du jus d’orange ou du cola (150 ml = environ 15 g de glucides) peut aussi être utilisée
  • Mesurez votre glycémie, puis répétez la mesure après 15 minutes
  • Effectuez une nouvelle mesure de la glycémie 15 minutes plus tard et traitez à nouveau avec 15 g de glucides si la glycémie reste inférieure à 4,0 mmol/L
  • Ne faites pas de sport et ne conduisez pas, tant que la glycémie ne s’est pas normalisée

Lorsque les taux de glycémie sont fréquemment bas, l’organisme «s’habitue» à cet état. Les signes typiques d’une hypoglycémie peuvent alors passer inaperçus. Une formation adéquate peut vous aider à faire face à cette perte de sensibilité.

Hyperglycémie – Augmentation du taux de sucre dans le sang

Une hyperglycémie (augmentation du taux de sucre dans le sang) n’est généralement pas un état médical critique. Mais il faut tenir compte du fait qu’une élévation prolongée de la glycémie augmente nettement le risque de maladies secondaires liées au diabète. Par ailleurs, une hyperglycémie non traitée peut se transformer en quelques heures ou jours en une cétose ou une acidocétose diabétique, deux complications à prendre au sérieux.

Après les repas ou en cas de stress, la glycémie augmente en général plus rapidement. On parle d’hyperglycémie lorsque la glycémie est supérieure à 11,1 mmol/L deux heures après le repas et que des signes tels qu’une augmentation de la soif, une envie fréquente d’uriner et une fatigue viennent s’ajouter.

La cause d’une hyperglycémie est un manque d’insuline. Son traitement vous a été enseigné lors de l’éducation thérapeutique sur le diabète. Faites-vous une injection d’insuline de correction selon le schéma de traitement d’une hyperglycémie qui vous a été donné par l’équipe votre équipe de soins.

  • Mesurez votre glycémie à intervalles rapprochés
  • Si la glycémie continue d’augmenter (à 14 mmol/L) et que vous ressentez une forte soif et/ou une envie fréquente d’uriner, vous devez faire un test d’acétone. Des bandelettes urinaires ou sanguines spéciales sont disponibles en pharmacie

Si le test d'acétone est positif et que vous présentez en plus des signes tels que crampes musculaires, crampes dans le bas ventre ou une odeur d’acétone (odeur de pommes pourries, de dissolvant de vernis à ongles), cela signifie que des corps cétoniques se sont formés dans le sang (cétose). Les points suivants sont maintenant absolument essentiels :

  • Évitez tout effort physique, ne pratiquez pas de sport
  • Faites-vous une injection d’insuline de correction selon le schéma de traitement d’une hyperglycémie qui vous a été donné par l’équipe soignante
  • Buvez beaucoup d’eau
  • En cas de doute : appelez votre professionnel de la santé
  • Réglez votre pompe à insuline pour qu'elle cesse d'administrer de l'insuline, et faites-vous une injection d'insuline de correction avec une seringue ou un stylo injecteur
  • Vérifiez à nouveau la glycémie après 1,5 heures et faites un nouveau test d’acétone

Acidocétose

Une acidocétose est un dérèglement grave du métabolisme, lors duquel une dégradation accrue des graisses provoque la formation de corps cétoniques qui entraînent une hyperacidité sanguine. Elle peut déjà apparaître lorsque la glycémie dépasse 14 mmol/L. La cause en est un manque d’insuline. Les éléments caractéristiques d’une acidocétose sont :

  • Un test de cétone positif
  • Une respiration profonde – en plus des symptômes susmentionnés tels que soif, envie fréquente d’uriner, fatigue, nausées et vomissements, crampes musculaires et crampes dans le ventre, ainsi qu’odeur d’acétone

Il faut maintenant agir rapidement, car une acidocétose peut évoluer vers un coma diabétique et donc vers une situation mettant la vie en danger. Les mêmes règles s’appliquent que lors du traitement de la cétose. Procédez comme on vous l’a enseigné lors de l’éducation thérapeutique sur le diabète. Ne restez pas seul(e), demandez de l’aide. En cas de doute : appelez votre professionnel de la santé ou un professionnel de la santé d'urgence.

Hyperglycémie ⇒ cétose ⇒ acidocétose ⇒ coma diabétique

Coma hyperosmolaire

Chez les diabétiques de type 2, une hyperglycémie non traitée peut avoir comme complication un coma hyperosmolaire non cétosique. En cas de glycémie extrêmement élevée, souvent supérieure à 55 mmol/L, les reins éliminent une quantité excessive d’eau et le corps se dessèche (déshydratation). En l’absence de traitement réalisé à temps, une situation mettant la vie en danger survient, avec collapsus cardio-vasculaire, défaillance rénale aiguë et pertes de connaissance pouvant aller jusqu’au coma. Le coma hyperosmolaire est une urgence médicale qui doit être traitée à l’hôpital.

Symptômes évocateurs d’un coma hyperosmolaire

  • Glycémie très élevée, supérieure à 33 mmol/L
  • Forte soif
  • Envie fréquente d’uriner
  • Palpitations
  • Vertiges

Cause et prévention d’un coma hyperosmolaire
Le risque de coma hyperosmolaire est surtout présent chez les personnes atteintes de diabète de type 2 non diagnostiqué. Les facteurs déclenchants sont souvent des infections, comme une pneumonie, lesquelles entraînent une augmentation des besoins en insuline, ou un traitement par des médicaments diurétiques.

Chez les personnes atteintes de diabète de type 2 déjà diagnostiqué, la cause d’un coma hyperosmolaire peut être une couverture insuffisante en insuline ou une posologie trop faible de médicaments abaissant le taux de sucre dans le sang.